» Cette nouvelle m’a attristé. Il m’a semblé devenir orphelin. Benoît XVI a restitué beaucoup de choses à l’Église, surtout à l’Église d’Europe. Il a mis un terme aux dérives de la liturgie, rétabli en grande partie l’existence du sacré, redonné une impulsion essentielle. Ce n’est qu’un aspect des choses mais je suis content qu’il m’ait rendu la culture catholique intacte, alors qu’on en avait été privé pendant pas mal de temps. Sur sa démission, je dirais que, en raison de l’hypertrophie médiatique qui rend presque indispensable la présence du pape, sa décision était plus que possible, elle était recommandée. Bien sûr, il semble que ce soit la fin de quelque chose d’immuable : le pape régnait jusqu’à sa mort, comme les rois, mais je crois que, d’une certaine manière, il ne pouvait pas faire autrement.
Défenseur de la religion catholique, le pape est aussi le défenseur d’une culture magnifique qui, dans tous les domaines, peinture, musique, littérature, architecture, philosophie, forme un ensemble foisonnant, unique au monde, au-dessus de tout, encore vivant et debout. Pour tout ça, même si je n’étais pas croyant, je serais quand même catholique. Voilà ce qu’incarne le pape, voilà pourquoi on ne peut que le soutenir, voilà aussi pourquoi certains le détestent tant.
J’ai vu les photos de l’intervention des Femen à la cathédrale et je me suis dit que, comme toujours, nous étions faibles. Il ne faut pas être trop gentil. Benoît XVI a d’ailleurs dit des choses très claires à ce sujet. Que ces femmes, qui incarnent la dégénérescence de toute espèce de valeur, se manifestent le lendemain de sa renonciation, n’est pas anodin.
Heureusement, le pape va maintenant “se retirer dans un monastère et prier”. Et c’est très important car tout porte à croire que sa prière sera écoutée. Quand je pense à cela, il me vient beaucoup de confiance dans l’avenir de l’Église catholique romaine, en raison de ce “parapluie” extraordinaire de messes célébrées, de milliards de prières qui émanent depuis des siècles et des siècles, et encore maintenant, de tous les monastères d’Europe et du monde. «
Jean Raspail, est un écrivain, journaliste, voyageur et explorateur français, consul général de Patagonie né à Chemillé-sur-Dême (Indre-et-Loire) le 5 juillet 1925. Il écrivit entre autres Le Camp des saints, Septentrion, Sept Cavaliers, L’Anneau du Pêcheur, Sire et Le Roi au-delà de la mer.
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la majorité des commentaires sur ce site manquent cruellement de charité… qui dépasse pourtant toutes les voies, dommage …
si chacun pouvait se relire avec conscience !
Beaucoup cherchent à sauver le monde, mais il n’y a qu’un Sauveur, et il est Amour.
Prions les uns pour les autres
Monsieur Raspail est un écrivain de grand talent et j’ai pas mal d’admiration pour ses romans qui sont captivants. Mais quand je lis en commentaire que la démission de Benoït XVI fait que l’Eglise est foutue je me dis que tous les catholiques de tradition qui ne veulent rien changer sont essentiellement des nostalgiques culturels…La foi ne se réduit pas aux cérémonies, aux rites et aux structures que vous qualifiez de « sacrées ». Les druides aussi considéraient que le gui était sacré…Le sacré n’est pas la porte d’entrée dans l’intimité du Seigneur…Vous en faites une clé alors que ce n’est qu’une modalité…Vous confondez le but et les moyens. Le centre c’est Dieu et Lui seul…tout le reste est littérature…
Merci Monsieur Raspail, toujours dans la grandeur d’âme et le respect du sacré.
« L’anneau du pêcheur » a été une révélation, pour moi.
Je pense que cette démission sera un coup fatal à l’église catholique romaine. Les gens qui dirigent ce monde perfide ne veulent plus d’une telle autorité.
Les temps à venir s’annoncent très sombres.
Merci, Monsieur de ces mots, qui comme nombre des vôtres me font du bien au coeur et à l’âme.
Magnifique, je retrouve dans ce que vous dites l’ambiance de tous vos écrits qui m’ont porté dans ma jeunesse… notamment un livre qui m’a marqué tout particulièrement « Sire »! Merci de nous donner toute cette fraîcheur qui manque à nombre d’entre nous, les mous, lobotomisés par les médias modernes et encrassés du cerveau.
Benoît XVI restera sans aucun doute le pape de la réconciliation… avec la Tradition! Dommage que le français soit devenu si inculte… une grande part de responsabilité de nos dirigeants du clergé qui au lieu de donner « envie » de croire ont fait se désertifier nos églises!