Religieuses homicides en Irlande ? La réflexion de Natalia Trouiller

religieuse irlande

[Source : Père Vianney Jamin] Vous avez peut être entendu cette histoire sordide des 800 cadavres d’enfants retrouvés enterrés dans un orphelinat en irlande, qui était tenu par des religieuses. La presse s’empare de l’affaire, et accuse ces soeurs d’avoir laissé mourir ces enfants. Natalia Trouiller, DirCom du Diocèse de Lyon, apporte un éclairage un peu différent sur ce sujet. Le but n’est pas d’étouffer un éventuel scandale, ni de nier la possibilité de vraies fautes graves de la part de ces soeurs. Juste d’apporter un peu de rationalité comme le dit elle-même Natalia.

« Bon.
Essayons, si vous le voulez bien, d’injecter un poil de rationalité dans l’affaire du « bataillon de religieuses homicides » en Irlande, et examinons ensemble les faits dont nous disposons.

La mortalité infantile en Irlande entre 1925-1944 est extrêmement élevée (pas de vaccins etc), autour de 80 pour 1000. En 1965, elle était encore de 25 pour mille. Les 800 corps sont attribués à une période de 36 ans, ce qui suggère une moyenne de 22 à 23 décès par an.

Ajoutez à cela que le taux de mortalité infantile dans un établissement accueillant des enfants est évidemment plus élevé que la moyenne nationale, les installations communes et la densité d’hôtes sensibles favorisant la propagation rapide des maladies comme la rougeole, la gastroentérite et la pneumonie, cause de la majorité des décès selon la presse. Je pense que bien que nous soyons à l’aire de la vaccination quasi généralisée, aucune maman ayant son enfant en collectivité ne me contredira sur la propagation fulgurante des maladies infantiles.

Jusqu’à ce que la police fournisse des preuves tangibles – je rappelle à toutes fins utiles que le buzz ne repose pour l’instant que sur les recherches d’une seule historienne-, nous ne pouvons pas écarter la possibilité que tous ces décès soient dus à la misère ambiante, et non pas aux négligences volontaires de religieuses homicides.

En ce qui concerne les conditions de vie et la malnutrition: une partie de la période concernée se situe durant la Grande Dépression, et l’Irlande venait de se séparer la Grande-Bretagne (1921-22), et était dans un état économique bien pire encore que le reste de l’Europe. Les conditions de vie décrites dans la presse sur ce home d’enfants sont épouvantables, mais l’Irlande de l’époque abritait beaucoup des plus grands bidonvilles d’Europe où beaucoup de gens vécurent dans des conditions similaires.

Enfin, sur le fait que les corps étaient simplement dans des linceuls et non dans des cercueils: La Croix rapporte (lien en fin d’article) que « Ce qui […] choque [Catherine Corless, l’historienne à l’origine de la découverte], c’est que les responsables du centre « avaient placé les corps dans cette fosse, dans un simple linceul. Ils ne pouvaient pas payer des cercueils pour bébé? » C’est ce point précis qui me fait douter des compétences de l’historienne. Dans un pays ravagé par la misère, comment un chercheur d’un bon niveau peut-il s’imaginer qu’un home d’enfants aurait les moyens de payer des cercueils? Le linceul prouve qu’il y a eu un minimum de rites funéraires, ou tout au moins que les enfants étaient bien considérés comme humains: je n’ai jamais vu qu’on mette des linceuls aux chiens.

Voilà. Lapidez-moi. »

Liens :
Les taux de mortalité en Irlande dans la 1ere moitié du 20e siècle
La mortalité infantile en Irlande en 1965
Le nombre de pensionnaires dans le home de Tuam
Article de La Croix

6 commentaires :

  1. Ping : Le bobard des 800 bébés d’Irlande maltraités par les sœurs et jetés dans des fosses septiques | Paramystère

  2. La chercheuse à l’origine de l’affaire dénonce la récupération de sa découverte et nie avoir dit ce qu’on lui a fait dire.

    Bref, encore une magouille…

  3. Pas de jugement téméraire, attendons un nouvel éclairage sur cette affaire…

  4. Dès qu’il s’agit du christianisme, et surtout de l’Eglise, la bigoterie athée se déchaîne.

    Evidemment, dans les pays non chrétiens, on ne laisse pas dépérir ou périr les enfants… non, bien sûr !

  5. à quoi on rajoutera que les laits maternisés n’existaient pas et que les enfants élevés au lait de vache avaient une mortalité 5 fois supérieure aux autres.
    et que les enfants devaient être la plupart du temps déposés en pleine nuit dehors dans un couffin, hiver comme été…

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.