L’Etat Islamique fait sauter le monastère catholique des Saints Behnam et Sarah près de Mossoul (IVe siècle)

Etat Islamique fait sauter le monastere catholique de St Behnam et Ste Sarah pres de Mossoul (IVe siecle)

Le Monastère des Saints Behnam et Sarah (en arabe : دير مار بهنام ; en syriaque : ܕܝܪܐ ܪܡܪܝ ܒܗܢܡ ܘܡܪܬ ܣܪܐ) est un monastère de l’Église catholique syriaque situé dans le nord de l’Irak, non loin de la ville de Bakhdida.

Le monastère fut construit au 4e siècle après Jésus-Christ sur l’ordre du roi assyrien Sennacherib II (vers 372), qui participa lui-même au chantier en tant que pénitence pour le meurtre de son fils Behnam et de sa fille Sarah, après que ceux-ci furent convertis au christianisme par le patriarche Mar Mattai.

Le monastère a appartenu à l’Église orientale pendant 10 siècles au moins, ainsi qu’en témoigent des inscriptions turques laissées par des pèlerins mongols. Il passa ensuite à l’Église orthodoxe syriaque, lorsque la région se convertit au monophysisme et servit de résidence à plusieurs partriarches orthodoxes syriaques.

Les moines du monastère se rallièrent à Rome au XVIIIe siècle, ce qui entraîna la conversion graduelle des habitants de Bakhdida au catholicisme syriaque.

Le monastère fut restauré en 1986 et visité depuis par des milliers de chrétiens et musulmans chaque année, devenant ainsi un lieu symbolique de la rencontre islamo-chrétienne.

En juillet 2014, après avoir bouté le feu à l’archevêché de l’Église catholique syriaque et s’être emparé du couvent chaldéen de Saint-Georges à Mossoul, les terroristes de l’État islamique ont mis la main sur le monastère des Saints Behnam et Sarah et ont obligé les moines à s’en aller sans rien emporter. Ceux-ci ont pu se rendre à Bakhdida à 19 km du monastère, puis après la prise de cette ville, se réfugier au Kurdistan. Ils ont laissé derrière eux une bibliothèque contenant des manuscrits très anciens et des livres liturgiques de grande valeur.

D’après le père Charbel Issa, responsable du monastère, l’Etat islamique s’en est pris peu après aux symboles chrétiens, après avoir déjà meurtri les corps. Selon les informations communiquées au site Aleteia, des membres de l’organisation terroriste auraient abattu les croix du monastère en question, et brûlé des peintures et des manuscrits présents sur les lieux.

Hier, jeudi 19 mars 2015, l’Etat Islamique a fait sauter cet antique monastère, poursuivant ainsi son oeuvre de destruction.