Philippe de Villiers : « J’ai été un député européen lanceur d’alertes ! »

Philippe de Villiers

Dans l’entrevue qu’il donne à Joël Bigorgne dans Ouest France, Philippe de Villiers, après avoir été reçu par François Hollande, parle de sa position sur la réforme territoriale, d’actualité, il explique également pourquoi il ne siègera pas à nouveau à Strasbourg. Il réexplique pourquoi le Parlement européen est une illusion permanente et réaffirme ses positions.

Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France. Vous avez été reçu par François Hollande pour évoquer la réforme territoriale. Comment s’est passé cet entretien ?

Fort bien. J’étais invité en tant que président du Mouvement pour la France. L’entretien a duré 45 minutes. Et François Hollande m’a reçu avec courtoisie. Il est vrai que nous nous connaissons depuis l’époque où il était président du conseil général de Corrèze et moi de Vendée.

Qu’avez-vous dit au président ?

Je lui ai demandé d’arrêter le massacre ! Après avoir mis à mal la famille et les entreprises, voilà le gouvernement qui s’attaque aux institutions territoriales. Depuis plusieurs années hélas, le pouvoir s’éloigne peu à peu des citoyens : les compétences des maires ont été transférées aux communautés de communes. On s’apprête à transférer les compétences des départements aux régions. Et à faire de ces mêmes régions de grands duchés féodaux encore plus abstraits… Je ne crois pas qu’il soit prudent d’organiser une société où le pouvoir est absent de l’endroit où l’on croit pouvoir le trouver. Quand on aura réalisé ce bidouillage, vous imaginez toutes les détresses qui n’auront plus d’oreilles ?

Que proposez-vous ?

Je reste un ardent défenseur du département. J’ai rappelé au Président qu’il l’avait été aussi, il y a quelques années. Or, le redécoupage qu’il propose va transformer les départements en coquilles vides. Ils deviendront de simples bureaux d’aides sociales. L’organisation territoriale doit reposer sur un triptyque : commune, département, État.

La campagne des Européennes est en cours. Sans vous ! Pourquoi avez-vous décidé de ne pas vous représenter. Vous aviez réalisé un bon score en Vendée (32,96 %) en 2009 ?

J’aurais pu me représenter et sans doute être réélu. J’ai d’ailleurs été sollicité par de nombreuses listes : celle de Nicolas Dupont-Aignan. Ou de Christine Boutin. J’ai pris la décision de ne pas me représenter pour deux raisons. D’abord, parce que j’ai considéré que j’avais atteint mon but : montrer aux Français les mensonges de l’Europe : le mensonge de Schengen qui devait nous apporter plus de sécurité. Le mensonge du libre-échange sans protection douanière qui devait renforcer l’industrie française. Le mensonge de l’euro qui devait apporter la croissance et la prospérité. Le rêve, l’euro-béatitude, c’est terminé… Les peuples s’éloignent de cette Europe mortifère.

Et la deuxième raison ?

Parce que le Parlement européen n’est pas un lieu de pouvoir pour réformer l’Europe. Le vrai, l’unique lieu où tout se décide, c’est la Commission de Bruxelles. Le parlement européen a toujours été une chambre d’enregistrement. Ce n’est pas l’Europe des peuples cela… En fait, ma décision de ne pas me représenter date du 5 février 2013. Ce jour-là, devant François Hollande, j’ai prédit qu’après avoir vu tomber le mur de Berlin, nous verrons bientôt tomber le mur de Maastricht, le mur du mensonge.

On vous reproche votre manque d’assiduité

Je vous rappelle que pendant une bonne partie de mon mandat, j’ai eu à gérer un cancer à l’oeil. Je veux bien servir de plastron, mais il y a des limites. Et puis, qu’est-ce qui est le plus important : l’assiduité ou l’efficacité ? Vaut-il mieux être un député présent tous les jours en encaissant ses jetons de présence ou un député lanceur d’alertes ? Qui a provoqué le plus de débats sur les questions qu’il a posées ? C’est moi. J’ai fait ce que ma conscience m’a dicté.

À vous entendre, vous arrêtez la politique ?

Le marigot politique, où les caïmans et les crocodiles de petites et de grandes tailles se mangent entre eux, ne m’inspire que du dégoût. La politique c’est un service, un sacrifice, pas une échelle à perroquets. Je n’ai pas besoin d’elle pour vivre. Je suis heureux dans ma nouvelle vie de créateur au Puy du Fou. Ceci dit, je ne peux me désintéresser de la chose publique. Quand un gouvernement annonce la suppression des départements, la journée de la jupe ou la suppression d’Alstom, je ne peux rester sans rien dire. Ou quand
l’actuel conseil général de Vendée défigure le littoral avec l’éolien offshore, je suis révolté. Ce projet est une imposture économique. Pour les pêcheurs et pour le monde du tourisme qui va perdre beaucoup d’emploi à cause de cette balafre le long de nos côtes. Privilégions plutôt l’énergie solaire ou a géothermie.

On pourrait donc vous revoir un jour candidat au conseil général de Vendée ?

Non. Le livre du conseil général de Vendée est définitivement fermé pour moi. Pourquoi refaire en noir et blanc ce que j’ai déjà fait en couleurs ? Je ne reviendrais en politique qu’au niveau national et seulement si les circonstances m’en faisaient un devoir. Encore une fois : la politique, c’est avant tout un service. Je reste par ailleurs président du MPF que je compte ouvrir aux jeunes générations. Ce mouvement doit être un creuset d’idées. Vous voyez, si j’ai quitté aujourd’hui la politique, la politique, elle, ne m’a pas quitté.

Source: Philippe de Villiers

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Un commentaire :

  1. il faut que la France retrouve ces vrais valeurs son identité

    il ne faut plus que la France sois laïque. et que la France reste chrétienne et quelle reste avants tout .la vrais france

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